Parmi les avions présentés cette année, il y aura les nouveaux Bombardier de la CSeries avec le CS100 et le CS300. Les CRJ1000, Q400 et Global 6000 seront également présents en statique.
Un peu d'histoire
Le 16 juin 1979, le Salon du Bourget accueille un invité un peu particulier - il a 74 ans et il est américain. Il est au Salon afin de commémorer le 50ème anniversaire de la première traversée française de l'Atlantique Nord et aussi pour recevoir un titre un peu particulier - celui de ''Premier passager clandestin de l'histoire aéronautique''. Notre invité s'appelle Arthur Schreiber !
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| (1er Jour du timbre Salon du Bourget 1979 émis au Salon et signé par le créateur du timbre) |
Le 21 mai 1927, Charles Lindbergh arrive au Bourget après traversé en solitaire l'Atlantique Nord depuis New York. En 1928, le gouvernement français interdit les raids transatlantiques pour des raisons de sécurité (Nungesser et Coli avaient disparu et Fonck avait failli se tuer quelques jours avant le vol de Lindbergh), mais ce n'était pas du goût d'Armand Lotti, 31ans, qui voulait effectuer la traversée dans le sens Paris - New York.
Lotti avait acheté un avion Bernard 191 GR, spécialement conçu pour les raids (Grand Raid). C'était un des trois exemplaires conçu par l'ingénieur Jean Hubert des ateliers Adolphe Bernard de La Courneuve, ville voisine du Bourget. Ce sera le fameux l'Oiseau Canari !
Lotti, même s'il a appris à piloter, ne peut pas voler seul (il a perdu un oeil dans un accident de chasse et n'a pas le Brevet de pilote officiel) - il recrute Jean Assollant, pilote de 24 ans et René Lefèvre, 26 ans, qui est moniteur de navigation aérienne, tous les deux sont issus du 34ème Régiment d'Aviation du Bourget.
Suite à l'interdiction des raids, l'avion se trouve bloqué sur le terrain d'aviation (d'alors) d'Orly. Jean Assolant décide de ''kidnapper'' l'appareil le 17 avril 1929 et s'envole vers Southampton en Grande-Bretagne, où il est entièrement démonté et chargé sur le paquebot Leviathan qui fait route vers New York. Les trois hommes arriveront un mois plus tard par un autre paquebot. L'avion reçoit alors une immatriculation américaine provisoire (9422) afin de pouvoir décoller des Etats-Unis. Le terrain choisi, une sorte de plage plutôt, se trouve à Old Orchard dans le Maine.
Une première tentative de traversée dans ce sens a lieu le 29 mai 1929 mais un souci mécanique les oblige à faire demi-tour.
Arrive enfin le grand jour - le 13 juin 1929 à 10h08 heure locale, l'Oiseau Canari s'arrache très péniblement d'Old Orchard. Il pèse 5 700 kg et emporte avec lui 2 760 litres d'essence et 1 000 litres de benzol (une benzine spéciale destinée au carburateur). L'avion est lourd, très lourd, il a du mal à s'élever. Il frôle les vagues. L'équipage décide de s'alléger en larguant près de 200 litres d'essence. Et là, c'est la surprise !!! Arthur Schreiber se trouve blotti au fond de l'appareil !
Au début, l'équipage le prend pour une sorte de journaliste, puis comprend que c'est un jeune homme qui rêvait d'aventure. D'ailleurs, à son arrivée au Bourget, Schreiber n'hésite pas à déclarer : << Je viens de réaliser la plus grande ambition de ma vie et c'est Lindbergh qui m'a inspiré. J'ai voulu comme lui traverser l'Atlantique, mais je ne sais pas piloter et je n'avais pas d'argent. Je me suis donc caché dans l'Oiseau Canari >>.
Le vol se passe plutôt pas trop mal pour les quatre hommes et Rufus, un petit caïman de Floride ramené par l'équipage - c'est d'ailleurs Schreiber à qui il incombera de s'en occuper pendant le vol. Le plan de vol original était de suivre la même route que Lindbergh, mais le mauvais temps qui dérègle le compas magnétique, le froid et le givre et aussi, les 200 litres d'essence en moins, font qu'ils dévient de leur trajectoire et vont se retrouver en Espagne au lieu de Saint-Nazaire comme premier lieu de ravitaillement. Ils se posent à Santander après un vol de 29 heures et 22 minutes, effectuant la traversée de 5 500 km/h à une moyenne de 190 km/h.
Les quatre hommes ravitaillent 150 litres d'essence et effectuent quelques opérations sur l'appareil toute la journée du 15 juin, et repartent le 16 au matin pour la base de Cazaux. Ils seront obligés d'atterrir 40 km avant sur la plage de Mimizan. Une partie du plein effectué, ils repartent pour Cazaux où ils font un plein complet avant de redécoller à 17h50. Ils se posent au Bourget à 20h44 dans un accueil triomphal. La première traversée française de l'Atlantique en avion venait d'être réalisée.
L'équipage est acclamé et fêté partout il passe même Schreiber, qui a eu quand à lui, à quelques soucis avec l'Ambassade américaine. Une grande exposition consacrée à l'Oiseau Canari est même organisée dans le Jardin des Tuileries. Schreiber repartira pour les Etats-Unis avec un billet de bateau offert par Lotti - il est resté aussi désargenté que lors de son apparition dans l'Oiseau Canari.
Il est donc revenu en France en 1979 pour le Salon du Bourget, et est même revenu en 1989, à Mimizan cette fois, pour les soixante ans de la traversée. Il s'éteindra quelques temps plus tard.
Jean Assolant meurt le 7 mai 1942 à bord de son Morane-Saulnier lors de l'attaque de Diego Suarez par les ... britanniques.
René Lefèvre travailla après la guerre pour la compagnie Air France en tant que conseiller et il décède en 1972.
Armand Lotti nous a quitté en 1993.
L'Oiseau Canari est au Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget où il était visible il y a peu de temps, aux côtés du Point d'Interrogation de Costes et Bellonte, dans le Hall de l'entre deux guerres. Mais il est retourné depuis aux ateliers pour y être un peu restauré.
Crédit : Photos et collection Stéphane Sebile / Spacemen1969
Space Quotes - Souvenirs d'espace
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