mercredi 20 mai 2015

J - 26 / Salon du Bourget 2015 - mercredi 20 mai


Il existe un souvenir de la traversée de l'Atlantique de Charles Lindbergh qui n'est visible que pendant le salon du Bourget, et que bien peu de visiteurs connaissent.

Ce 20 mai 1927, à 07h52 (heure locale), Charles Lindbergh à bord du Spirit of St.Louis décolle depuis l'aérodrome Roosevelt de Long Island, tout près de New York. Son objectif : traverser l'Atlantique et arriver à Paris.

Depuis les débuts de l'aviation, la traversée de l'Atlantique est un exploit que beaucoup d'aviateurs rêvent de réaliser. En fait, la véritable première traversée de l'Atlantique va venir assez vite. Blériot traverse la Manche en 1909, Garros traverse la Méditerranée en 1914, et la première traversée de l'Atlantique sera faite dès 1919, même si beaucoup de personnes pensent que c'est Lindbergh qui a réalisée la première traversée.
Les 14 et 15 juin 1919, le Capitaine John Alcock et le Lieutenant Arthur Brown traversent l'Atlantique à bord d'un bombardier Vickers Vimy IV. Ils partent de Terre-Neuve au Canada et rallieront Clifden en Irlande après un vol de 15 heures et 57 minutes à une vitesse moyenne de 200 km/h et une distance parcourue de 3 500 km.
John Alcock se tuera quelques mois plus tard (18 décembre 11919) en Normandie en se rendant à une présentation aéronautique à Paris et devant atterrir au Bourget.
(Décollage d'Alcock et Brown)
Le 19 mai 1919, Raymond Orteig, propriétaire d'une chaîne d'hôtels, offre un prix de 25 000 $ au premier aviateur allié (nous sommes à la sortie de la guerre) qui réalisera la première traversée de l'Atlantique sans escale en Paris et New York ou New York et Paris. Et c'est certainement une des raisons qui expliquent que peu de personnes connaissent les noms d'Alcock et Brown comme premiers aviateurs ayant traversé l'Atlantique : ils sont deux, et surtout ils partent et arrivent de/à des localités très peu connues.

Au début des années 1920, le temps des grandes expéditions aériennes se met en place, avec les rallyes par exemple. Mais personne n'a encore relevé ou réussi le défi. Prévu à l'origine pour une durée de 5 ans, le prix Orteig est remis en jeu en 1924.

Il faudra attendre 1927 pour que les choses s'accélèrent et aussi, hélas, un tragique accident, qui va accroître la popularité de Lindbergh, en France, aux Etats-Unis mais aussi dans le monde entier.
Le 8 mai, Charles Nungesser, As de l'aviation de la première guerre, et François Coli, décollent du Bourget à bord de ''l'Oiseau Blanc'' pour une traversée Paris - New York. Les français suivent avec un très grand intérêt cette tentative, qui se termine tragiquement avec la disparition de l'avion et de son équipage. C'est l'autre grande raison qui fait que Lindbergh a reçu un véritable triomphe à son arrivée au Bourget.
(Carte postale d'époque)
(Timbre hommage à Nungesser et Coli émis lors du Salon du Bourget 1967 / ici, enveloppes signées par les artistes)
Charles Lindbergh s'était bien préparé à cette traversée. Il a d'abord fait construire un appareil dédié spécialement à cette mission : le Ryan Spirit of St.Louis appelé aussi Ryan NYP (New York - Paris). L'appareil doit son nom de baptême à la ville de St Louis d'où beaucoup de donateurs avaient participé et aussi à la localisation de la loge maçonnique de Lindbergh (la franc-maçonnerie américaine est quelque peu différente de celle rencontrée en Europe).

L'appareil mesure 8,41 mètres de long pour une envergure de 14 mètres. Il pèse 975 kg à vide pour une masse totale embarquée de 2 330 kg et est motorisé par un moteur Wright Whirlwind J5-C 9 cylindres de 223 ch. Il n'est équipé que du minimum pour embarquer le plus possible de carburant (un réservoir de  1 440 litres), qui se trouve devant lui entre le moteur et le cockpit, ce qui fait que Lindbergh n'a aucune visibilité vers l'avant (se servant de deux petites fenêtres sur les côtés et d'un périscope). Il n'y a également pas de parachute ni de radio.

Après avoir décollé, il remonte vers le nord vers Terre-Neuve avant de traverser l'Atlantique en solitaire, ce qui lui vaudra le surnom d'Aigle solitaire). Il aborde la côte irlandaise le 21 mai vers 17h puis atterrit finalement au Bourget à 22h22 devant une foule ENORME, immense de près de 200 000 personnes ! 
Il sera reçu comme une star à Paris - mais là, je vous laisse lire et relire son aventure, notamment avec son autobiographie.


(Timbre sur les 50 ans de la traversée de l'Atlantique émis lors du Salon du Bourget 1977)
(Timbre émis en 2000 signée par les artistes créateur du timbre et de l'enveloppe)
Il existe donc un souvenir de ce vol qui n'est visible par les visiteurs que lors de chaque salon, à condition de savoir où chercher et de le trouver, car avec la foule immense qui se presse à chaque édition, cela n'est pas évident.

Il s'agit d'une plaque gravée, pierre gravée, qui se trouve sur le tarmac, au fond, à un endroit habituellement fermé au public, sauf pendant le salon. Il faut aller vers l'accès à la piste de démonstration. Pour ceux qui ce souviennent, vous trouverez la plaque au sol bien après le pavillon Breitling, sur la partie du tarmac en face où sont exposés les gros avions type Boeing, Airbus, etc ... Lors de cette édition, j'essaierai de refaire des prises de vues (celles-ci ne sont pas géniales) et de vous indiquer précisément où se trouve cette plaque commémorative.

Pour la petite histoire, lors de l'édition de 1967, le président américain Lyndon B. Johnson demanda à Charles Lindbergh de le représenter sur place au Salon, notamment pour les 40 ans de la traversée. Invitation que déclina poliment Lindbergh.

Le Spirit of St.Louis se trouve aujourd'hui au National Air and Space Museum (NASM) de Washington DC. Plusieurs répliquent existent et Le Bourget a eu la joie d'en accueillir plusieurs lors de manifestations aéronautiques.

(Après sa traversée, Charles Lindbergh resta pilote, pour quelques temps, de l'US Air Mail)
(enveloppes ayant voyagé dans la réplique du Spirit of St. Louis
et signées par le pilote Verne Jobst
)
En 2002, pour les 75 ans de cette traversée, le petit-fils de Charles Lindbergh, Erik, réédite l'exploit, à bord cette fois d'un avion plus récent.

(Réplique du Spirit of St. Louis lors du meeting du centenaire de l'aérodrome du Bourget le 13 juillet 2014
(Timbre dessiné par le célèbre artiste Paul Lengellé et gravé par Claude Jumelet)
Crédit : Collection et Photos
             Stéphane sebile / Spacemen1969
             Space Quotes - Souvenirs d'espace

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