Le premier salon (le 17ème du nom) après la seconde guerre mondiale a lieu du 15 novembre au 1er décembre 1946. Le président de ce salon est Marcel Bloch (qui prendra le nom de Marcel Dassault quelques temps plus tard).
Le site d'exposition est le Grand Palais, mais certaines démonstrations aériennes ont eu lieu sur le terrain d'aviation / aérodrome d'Orly (pas encore devenu l'aéroport que l'on connait aujourd'hui).
C'est le Salon des avions à réaction.
La France, même si elle présente beaucoup d'appareils en exposition (153), présente assez peu de nouveautés. Nous sommes au sortir de la guerre et l'industrie aéronautique française, tant militaire que civile, doit se reconstruire. Il y a malgré tout une trentaine de prototypes français de présentés mais tous ne volent pas, loin s'en faut, car beaucoup ne resteront qu'à l'état de prototypes.
Côté français, le SO.6000 Triton est présenté (SO pour Société Nationale de Construction Aéronautique du Sud Ouest = SNCASO).
C'est le premier avion à réaction français qui a volé pour la première fois seulement 4 jours avant l'ouverture du salon. Le pilote d'essai était Daniel Rastel accompagné de son mécanicien naviguant Armand Raimbaud. La foule ovationne surtout le concepteur de l'appareil, Lucien Servanty, celui-là même qui s'occupera du Concorde vingt ans plus tard.
Il y eut cinq prototypes commandés par l'Armée de l'Air et qui furent construits.
Le n°2 servira uniquement pour des tests statiques.
Le n°3 est celui conservé par le Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget et que vous voir dans le Hall Cocarde / Hall des Prototypes actuellement en rénovation.
Le n°2 servira uniquement pour des tests statiques.
Le n°3 est celui conservé par le Musée de l'Air et de l'Espace au Bourget et que vous voir dans le Hall Cocarde / Hall des Prototypes actuellement en rénovation.
Cet appareil pouvait atteindre une vitesse de 955 km/h pour une altitude de 12 000 mètres.
Il vola en tests durant cinq années et il défricha sérieusement le terrain pour ses successeurs, notamment le SO 6020 Espadon et le MD 450 Ouragan.
Les prototypes n°1 et le n°2 furent présentés au Grand Palais.
Il vola en tests durant cinq années et il défricha sérieusement le terrain pour ses successeurs, notamment le SO 6020 Espadon et le MD 450 Ouragan.
Les prototypes n°1 et le n°2 furent présentés au Grand Palais.
Le Triton a d'abord été équipé par un turboréacteur allemand qui avait été récupéré après la guerre : il s'agissait du Junkers Jumo 004-B2 d'une puissance de 960 kgp. Il a été ensuite remplacé par le turboréacteur britannique de chez Rolls-Royce, le célèbre Nene. Il avait une puissance de 2 270 kgp.
Ce turboréacteur a été vendu à des dizaines de milliers d'exemplaires à travers le monde et à travers diverses licence de fabrication - pour la France, c'était Hispano-Suiza.
Le prototype n°3 a été exposé aussi lors du Centenaire de l'Aéroclub de France en 1998 sur les Champs-Elysées (faudra que je scanne mes négatifs d'époque).
Ce qui est rigolo est l'enthousiasme pour le Nene qui n'équipait pas encore le Triton. Et on peut le voir au travers des vignettes philatéliques émises pour ce salon (je reviendrai plus tard sur un sujet concernant les vignettes).
Ce qui est rigolo est l'enthousiasme pour le Nene qui n'équipait pas encore le Triton. Et on peut le voir au travers des vignettes philatéliques émises pour ce salon (je reviendrai plus tard sur un sujet concernant les vignettes).
Après-guerre, la philatélie a le vent en poupe et beaucoup de personnes, même non collectionneuses ou philatélistes, se mettent à spéculer sur les timbres et à conserver des feuilles entières de timbres espérant ainsi faire fructifier leur capital - chose qui est en partie vraie mais aussi a été la cause de beaucoup de désillusion, mais c'est une autre histoire.
Les vrais gagnants de cette spéculation sont les négociants, les marchands de timbres eux-mêmes. Avant-guerre, la mode était aux vignettes ''dites philatéliques'' qui finançaient, plus ou moins légalement, des mouvements ou des associations de bienfaisance, ou de grandes causes nationales comme la tuberculose.
Après-guerre, certains négociants / associations ont eu l'idée de mettre des vignettes à toutes les sauces et de profiter de l'engouement de certains événements. Le Salon de 1946 n'y a pas échappé !
Il était proposé deux vignettes, sans aucune valeur d'affranchissement, à mettre sur le courrier :
- une vignette rouge très patriotique vantant le mérite aéronautique français
- une vignette bleue vantant le turboréacteur Nene de façon déguisé, puisque celui-ci est baptisé le ''premier avion à réaction''.
C'est, semble t-il, la Fédération Nationale Aéronautique qui est à l'origine de cette opération, car on y retrouve systématiquement leur cachet-annonce du 17ème Salon de l'Aéronautique.
Sur quasiment tous les plis rencontrés (et sur ceux que je possède), nous trouvons un cachet à date apposé par le bureau de poste temporaire installé à l'intérieur du Grand Palais et le cachet à date d'Orly. Il y a aussi le cachet-annonce de la Fédération Nationale Aéronautique et plein de cachets illustrés commémoratifs - c'est le genre de document qu'adore les philatélistes et ces vignettes, et enveloppes de complaisance, ont été de véritables succès. Et en plus, cela a contribué à faire connaitre encore plus le Salon à l'époque. Même si cela a prêté à une certaine confusion quand au nom de l'appareil.
Je disais que ce Salon 1946 était le salon des avions à réaction.
La Grande-Bretagne présentait son Gloster Meteor, alors détenteur du record de vitesse. Les Etats-Unis présentaient leur premier appareil à réaction, le Lockheed F-80 Shooting Star.
C'est 232 exposants et plus de 200 appareils qui étaient présents lors de ce salon.
(deux autres grandes vedettes de ce Salon 1946, le Gloster et le Spitfire) |
(le XF-80A Grey Ghost, prototype du Shooting Star, fît son premier vol en 1944) |
Space Quotes - Souvenirs d'espace
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